Organiser Dry January 2024 (Mois sans alcool) dans son entreprise

Le Dry January, ou Mois Sans Alcool prépare sa cinquième édition en France sous le regarde noir des lobbys de l’alcool. Après quatre premières éditions houleuses mais de plus en plus populaires, faut-il se lancer dans l’aventure de Janvier sobre ? Quels en sont les bénéfices et les enjeux en entreprise ? On vous dit tout !

LA CONSOMMATION D’ALCOOL EN FRANCE, SUJETTE À DÉBAT

Alors que la consommation d’alcool dans le monde diminue, notamment auprès des 16-24 ans, celle des Français et Française reste haute (5 millions de personnes avouent boire tous les jours). Héritage de notre culture de la vigne et de notre épicurisme sans doute. D’après une étude de l’UCLouvain, les télétravailleur·euses auraient même augmenté leur consommation d’alcool pendant la crise sanitaire. Et depuis, les chiffres n'ont guère baissé. Souvent banalisée, la consommation d’alcool survient plus souvent qu’on ne le pense et à de multiples occasions : recherche de convivialité, de désinhibition, de relaxation … car oui l’alcool a un effet « positif » sur le corps. En agissant au niveau de la zone de la récompense – telle une drogue – il provoque une production de dopamine dans notre cerveau, l’hormone du bien-être mais aussi une production de GABA provoquant un effet relaxant.

N’en demeure pas moins que l’alcool est toxique pour notre santé et cause chaque année 45 000 décès en France. L’alcool est la 2e cause de mortalité évitable après le tabac. Aussi de nouvelles règles édictent la bonne conduite pour éviter les risques : maximum 2 verres par jour et pas tous les jours.

Mais sommes-nous capables de nous y tenir ?

DRY JANUARY (MOIS SANS ALCOOL) : FAIRE LE POINT SUR SA CONSOMMATION

Ce sont les Britanniques qui ont initié ce challenge en 2013. Le principe : ne pas boire une goutte d’alcool pendant 1 mois pour faire le point sur sa consommation.

Ce défi très populaire outre-manche (6,5 millions de participants en 2021 !!) s’est ouvert à la France en 2020 où il a suscité polémiques et divergences entre les associations pour la santé et les lobbys de l’alcool. N’en reste t’il qu’un mois sans alcool est indiscutablement bénéfique pour la santé et personne ne peut/devrait pouvoir vous empêcher ni vous forcer de le réaliser.

L’édition 2022 du Mois Sans Alcool en France a battu un record de participation avec 16 000 inscrit·es sur dryjanuary.com, soit deux fois plus qu’en 2021 et 15 000 téléchargements de l’application Try Dry de la campagne officielle Dry January, une application gratuite pour vous aider à relever le défi individuellement. Des chiffres prometteurs pour la campagne 2024 qui s’annonce !

🫗 Retrouvez nos 5 conseils pour ne pas boire la tasse pendant ce mois sans alcool 2024 !

Parmi les bénéfices que l’on peut attendre d’un mois sans alcool, citons un meilleur contrôle de la consommation post challenge (moindre quantité et fréquence), des effets positifs sur l’humeur, le sommeil, la concentration ou la qualité de la peau.

Guillemette Quatremère, de Santé publique France, analyse pour nous le bilan global des inscrits au Dry January :

« D’abord, on constate que les participant·es s’engagent dans le défi avec une diversité de motivations (se questionner sur sa consommation, par curiosité, par jeu, pour accompagner un proche ayant une consommation jugée excessive, etc.) et des modalités qui leur sont propres. La souplesse des modes de participation est un véritable levier pour s’engager dans le défi : par exemple en se fixant son propre objectif (abstinence totale ou une diminution, ou encore en s’autorisant des écarts), en reconfigurant de manière plus ou moins forte ses activités sociales. Les participant·es interrogé·es racontent tousser toutes une certaine prise de conscience de la place prépondérante de l’alcool dans la société, et une pression sociale à consommer dont iels n’avaient pas toujours conscience. »

 

Cadre santé

 

ORGANISER UN CHALLENGE DRY JANUARY (JANVIER SEC) DANS SON ENTREPRISE

Au-delà des risques sur la santé à long terme, l’alcool peut être un facteur aggravant de risques professionnels (accidents du travail, accidents de la route, mise en danger d’autrui) et de désorganisation de la production (arrêts de travail, retards, déstabilisation d’une équipe ou d’un service…).

L’économiste Pierre Kopp a mesuré que le coût social de l’alcool s’élevait à 102 milliards d’euros chaque année en France, dont une partie est supportée par les entreprises. Certains secteurs comme la construction ou la filière agro-alimentaire sont particulièrement touchés. La loi est devenue de plus en plus stricte sur la responsabilité de l’entreprise en cas de maintien d’un·e salarié·e ivre sur le lieu de travail et la responsabilité pénale peut même être engagée.

Dans ce contexte, l’entreprise est amenée de plus en plus à jouer un rôle de prévention de l’alcool pour limiter les risques. Mais le sujet est délicat à aborder de front.

💼 Pour tout savoir sur l'alcool en entreprise, retrouvez notre article dédié sur le sujet pour tout comprendre et mieux agir !  

À l’instar du mois sans tabac, le Challenge Dry January (ou Janvier sans alcool / Mois sans alcool) lui donne l’opportunité de le faire sans être stigmatisante ou moralisatrice.

Dans cette optique, Les Ateliers Durables en association avec Yes We Share ont construit un programme ludique et non-culpabilisant pour soutenir les participant·es dans la démarche et faire passer des messages de prévention tout en excluant toute diabolisation de l’alcool.

Conçu avec Alice, notre experte en addictions, le programme s’organise en trois temps et donne la possibilité à celles et ceux qui le souhaitent de relever le challenge (de façon anonyme ou non) :

  1. Lancer le challenge : Une campagne de communication interne, couplée à une animation dans l’entreprise (et/ou un webinaire à distance) donne le coup d’envoi du Dry January et propose aux salarié·es de relever le challenge.
  2. Maintenir la motivation : Tout au long du mois, les participant·es bénéficient d’un e-coaching (par email ou via le réseau social interne) visant à renforcer leur motivation et répondre à leurs interrogations
  3. Préparer la suite : À la fin du mois, un chat de clôture donne la parole à chacun·e, permet aux animatrices de délivrer les derniers conseils et donne l’occasion de rediriger celles et ceux qui le souhaitent vers des structures plus spécialisées.

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